Ce matin, dans la revue de presse du jour j'ai relevé
successivement ces deux informations sur des sites concurrents :
Les
Échos, avec le titre suivant : SFR continue à
perdre des clients au premier trimestre
(https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0212064015259-sfr-continue-a-perdre-des-clients-au-premier-trimestre-2085971.php#xtor=RSS37)
Le
Figaro : SFR regagne des clients dans le mobile au
premier trimestre
(http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2017/05/11/32001-20170511ARTFIG00019-sfr-regagne-des-clients-dans-le-mobile-au-premier-trimestre.php)
J'ai d'abord pensé me précipiter chez mon
ophtalmologiste préféré pour y traiter d'urgence la berlue qui me frappait tout
à coup.
Puis j'ai relu les deux articles soigneusement, pensant
que peut-être Les Échos faisaient allusion à l'ensemble de la clientèle SFR, et
non uniquement au secteur du mobile, à la différence de ce qu'annonçait Le
Figaro dans son titre.
Eh bien non. Il s'agit bel et bien du même secteur de
clientèle.
Au passage, j'ai relevé cette phrase dans les Échos :
"Sur les trois premiers mois de l'année, il [SFR] a perdu 351.000 clients
mobile grand public en un an".
J'ai beau la relire, je ne parviens pas à lui donner le
moindre sens.
En soi, l'anecdote est de peu d'intérêt. Deux versions
contradictoires sur deux sites de journaux réputés sérieux ne vont pas changer
la face du monde (sans majuscule, il ne s'agit ici pas d'un troisième journal).
Mais cela donne à réfléchir sur ce qui vient de se passer pendant de longs mois
dans notre beau pays : une élection présidentielle entièrement manipulée par
les grands médias, tous aux ordres d'une oligarchie financière qui a réussi,
comme elle le souhaitait, à mettre en place un des siens.
Et là, subitement, cette bizarrerie journalistique
prend un autre relief. Car ce sont ces mêmes journaux qui ont "fait
l'opinion". Ceux-là, et tous les autres. Tous univoques, cette fois, sur
l'interprétation à donner des différents programmes et l'absolue nécessité
qu'il y avait à porter au pouvoir un requin de la finance au sourire aussi
acéré qu'arrogant. Alors qu'ils ne sont même pas fichus de se mettre d'accord
quand il s'agit de lire un banal communiqué de SFR...
Et ils oseront encore prétendre, la main sur le cœur,
qu'en France les médias sont indépendants ?!
Ce serait comique si ce n'était pas si triste, car en
définitive, c'est notre liberté à tous qu'ils ont vendue à leurs donneurs d'ordres.