mardi 15 décembre 2015

La concierge a un peu froid ces temps-ci.
Évidemment, me direz-vous, c'est l'hiver.
Mais jusqu'ici l'hiver est resté clément, lui...

Il en va tout autrement des hommes, ou du moins, de quelques uns d'entre eux. De la rhétorique haineuse à l'égard de ceux qui ne pensent pas comme eux aux lâches assassinats de jeunes gens désarmés dont le seul tort était d'être là, à ce moment-là, il n'y a qu'un pas que certains ont franchi avec une ardeur glaçante.

On aimerait pouvoir les rejeter de la communauté des hommes. On aimerait pouvoir s'en défausser, se dire qu'ils étaient différents de nous. A la rigueur fous, drogués, débiles profonds, que sais-je encore. N'importe quoi qui permette de les tenir à distance.
Le problème, c'est que cela nous est impossible. De même qu'Hitler était un homme, hélas, de même qu'il a trouvé d'autres hommes autour de lui pour accomplir sa besogne de mort, ces assassins abjects, méprisables, ne sont rien d'autre que des hommes. Et l'image de l'humanité qu'ils nous renvoient est insoutenable.

De là, sans doute, le sentiment de désastre, d'abattement, que nous éprouvons tous, au-delà de l'horreur et de l'émotion première. Ces jeunes souriants, brillants, heureux de vivre et d'aimer, qui ressemblaient tant à nos propres enfants, n'ont pas été assassinés par des extra-terrestres, mais par d'autres jeunes, emplis de haine et de jalousie ceux-là, que nous peinons à reconnaître pour nôtres.
Pire encore, pour certains d'entre eux ces monstres étaient issus de nos sociétés occidentales. Ils avaient fréquenté l'école de la République, l'école des Lumières...

Et pourtant.

Il est toujours rassurant de penser que l'ennemi vient d'ailleurs. De préférence, du plus loin possible.
Il est autrement terrifiant de découvrir qu'il se cache parmi nous.